Mel Bonis

Le CD des oeuvres pour violon et piano de Mel Bonis, publié au Chant de Linos, est disponible chez Le Disquaire et Amazon

Avec Francine Trachier au violon et Françoise Tillard au piano.

Mel Bonis, c’est le pseudonyme de Mélanie Bonis. Il masque discrètement le fait qu’à cette époque, une femme ne peut s’affirmer dans un rôle de créateur.

Mel Bonis grandit dans la modeste bourgeoisie parisienne. Par sa détermination, elle acquiert une solide formation musicale. Elle suit au Conservatoire les cours d’harmonie, accompagnement et composition. Ses maîtres sont Ernest Guiraud, Auguste Bazille et César Franck. Ses condisciples, Gabriel Pierné et Claude Debussy pour ne citer qu’eux. Mais ses parents la forcent à abandonner le conservatoire pour épouser un riche industriel. Sa veine créatrice subit, par ce fait, une parenthèse musicale. Malgré tout, elle composera une œuvre importante, plus de trois cent pièces pour piano, orgue, musique de chambre, orchestre, mélodies, chœurs… Cette œuvre, variée et originale, se situe à la charnière entre le romantisme et la modernité naissante. Savamment harmonisée, avec une re-cherche rythmique novatrice, cette musique reflète une puissance d’inspiration et une grande sensibilité. Elle connaîtra même une certaine notoriété dans le milieu musical parisien.

Mel Bonis souffre d’un douloureux conflit entre ses sentiments amoureux, son devoir de mère et ses convictions religieuses. En effet, l’épreuve d’un amour interdit, avec la venue d’un enfant hors mariage, va accentuer son sentiment de culpabilité.

À la fin de sa vie, Mel Bonis est physiquement et psychologiquement déprimée. La concurrence des compositeurs « modernes » fait un tort considérable à sa génération. Elle continue à composer, mais dans l’ombre. Elle écrit dans ses mémoires : « Mon grand chagrin : ne jamais entendre ma musique ». Elle tombera dans l’oubli jusqu’à la fin des années 1990.

Christine Géliot, Mel Bonis, femme et « compositeur », éditions de l’Harmattan 2010
www.mel-bonis.com

Francine Trachier, violon et Françoise Tillard, piano. Autrement dit, FrT2