36, rue Ballu
Nadia Boulanger : un portrait
mise en scène Catherine Rétoré
comédiens Catherine Rétoré, Philippe Catoire et Pierre Jacquemont
piano Françoise Tillard
Un spectacle de Catherine Rétoré en hommage à la grande musicienne et pédagogue, à partir des entretiens de Nadia Boulanger, des témoignages de ceux qui l’ont connue.
Représentations saison 09/10
Caen (14) Auditorium du Conservatoire mardi 5 janvier 2010 à 20h Tel : 02 31 30 46 86
Meung-sur-Loire (41) Théâtre La fabrique samedi 9 janvier 2010 à 20h30 Tel:02.38.44.44.95
mikado productions – 21 rue Brézin Paris 14e – tél. 01 45 43 81 18 – mikado.productions@wanadoo.fr
A son domicile parisien du 36 rue Ballu, au Conservatoire américain de Fontainebleau, cette pédagogue d’exception a formé plusieurs générations de musiciens, interprètes et compositeurs. A travers leurs témoignages croisés, se dessine le portrait d’une femme, exigeante et généreuse à la fois, qui a permis à tous ces talents d’éclore et de s’épanouir.
C’est aussi toute l’atmosphère du Paris capitale culturelle des années 30 à 50 qui revit dans cette évocation.
Catherine Rétoré: Nadia Boulanger
Philippe Catoire: Gabriel Fauré, Doda Conrad, Maurice Ravel, Walter Damrosch, Aaron Copland, Jean Françaix, Lennox Berkeley, Narcis Bonet, Piotr Moss
Pierre Jacquemont: Virgil Thomson, Igor Markevitch, Elliott Carter, Maurice Gendron, Dominique Merlet, Jay Gottlieb, Igor Stravinsky, Noël Lee, Léonard Bernstein
Françoise Tillard : piano
Thierry Charlier : création lumières
Oeuvres musicales
Wolfgang Amadeus Mozart
Fantaisie en ut mineur K475 (extrait)
Gabriel Fauré
Un Prélude
Joseph Haydn
extrait de La Création
Franz Schubert
Impromptu
Jean-Sebastien Bach
Choral «Es ist Genug»
Sicilienne de la sonate pour flûte BWV 1031 (arrangt W. Kempf)
Leonard Berstein
For Jessica Fleishmann «13 Anniversaries n°4»
Piotr Moss
“Form IX” pour piano (extrait)
Francis Poulenc
Sanglots (extrait des mélodies «!Banalités!» de G. Apollinaire)
Echos de la presse :
« ..Sur une idée de Catherine Rétoré, comédienne de haute sensibilité, le spectacle s’est constitué collectivement à partir d’écrits, de documents, de souvenirs. Qu’est-ce qu’un maître ? Qu’est-ce qu’un élève ? Qu’est-ce que cet étrange échange, cette transmission..? Ce sont ces questions que tente de cerner cette évocation délicate… »
Armelle Héliot (Le Figaro)
« ..L’enfance de l’art.. est un concerto de théâtre..: les mots de Nadia Boulanger et des artistes qu’elle a formés se croisent, se répondent, s’harmonisent, restent en suspension et forment une musique de théâtre. Au lieu d’un hommage classique, une délicate résurrection d’une douceur violente… »
Gilles Costaz (journaliste aux Échos)
Souvenirs de travail de Catherine Rétoré
La lecture du livre de Georges Steiner «..Maître et disciples..» me saisit et les quelques passages lumineux sur Nadia Boulanger m’entraînent à la lecture du livre «..Mademoiselle..» les entretiens de Bruno de Monsaingeon. Je sens que quelque chose commence à bouillir, qu’il faut poursuivre, fouiller, connaître davantage. Je m’installe à l’INA et visionne tout ce qu’il est possible de visionner, écoute ceux qui l’ont connue : des compositeurs, des instrumentistes, des chefs d’orchestre, des prodiges, d’autres plus humbles, chacun racontant avec ses mots sa manière de l’avoir rencontrée; j’écoute la voix de Nadia Boulanger: ses silences, ses refus, sa tendresse, sa profondeur, son tranchant, son mystère. Qui est-elle vraiment..? Voilà une question sans réponse … C’est justement le titre du livre troublant de Léonard Bernstein, ami jusqu’à ses derniers instants. Tout semble infiniment s’imbriquer, se nourrir. La musique, des dialogues comme de la musique qui raconterait un destin qui raconterait de la musique? Je sens que c’est l’histoire qu’il faut raconter aujourd’hui. Une pianiste, deux acteurs et moi. Les répétitions déploient ce qui m’avait appelé tout au commencement le climat de travail dans l’esprit de Nadia Boulanger et les siens; ce qui leur permet de vivre toutes sortes de révélations , successions de miracles … Et pour nous acteurs et spectateurs être Nadia, un peu .. beaucoup .. vivre la tranquillité de Fauré, l’enthousiasme d’Eliott Carter, l’intransigeance de Stravinsky … jouer la tendresse de Poulenc dans ses « Sanglots » … chanter Bach, écouter Mozart …Nadia Boulanger
Née le 16.09.1887 et décédée le 22.10.1979 à Paris, Nadia Boulanger naît dans une famille comportant quatre générations de musiciens. Encouragée par son père, Ernest (1815-1900), compositeur, chef d’orchestre et professeur de chant, elle commence d’étudier l’orgue et la composition à neuf ans. Dès 1903, elle devient organiste suppléante de Gabriel Fauré à l’orgue de l’église de La Madeleine. Au Conservatoire de Paris, elle est élève de Louis Vierne et fait une scolarité brillante : à 16 ans, elle obtient les premiers prix d’orgue, d’accompagnement et de composition. En 1908, elle remporte un Deuxième Second Grand Prix de Rome de composition. Quand sa soeur, Lili, meurt en 1918 à l’âge de 24 ans, Nadia déclare qu’elle ne composera plus jamais et commence à se consacrer à la direction musicale, à la diffusion de l’oeuvre de sa soeur, et, surtout, à la pédagogie. Elle mène son impressionnante carrière de professeur. Nadia Boulanger fut directrice du Conservatoire américain de Fontainebleau, de sa création en 1921, jusqu’à sa mort à 92 ans. Dès la première session, elle établit sa réputation de remarquable professeur.
Catherine Rétoré
Formée au Conservatoire National de Paris avec Jean-Pierre Miquel et Jean-Paul Roussillon; Elle tourne avec Alain Tanner. Au théâtre, elle joue le rôle de Juliette dans Roméo et Juliette, Lisaveta Drosdov dans Les Possédés de Dostoïevski avec Denis Llorca; le rôle de Solveig dans Peer Gynt mis en scène par Patrice Chéreau; elle joue Pirandello, Ibsen, Sophocle, Chrestien de Troyes avec Maria Casarès; Labiche avec Christophe Perton; Goneril dans Le Roi Lear de Shakespeare avec Philippe Adrien; Vittoria dans la Villégiature de Goldoni avec Jean-Louis Benoit; elle aborde l’écriture contemporaine de Sylvie Chenus Embouteillage mis en scène Anne Laure Liégeois et Double Dimanche mis en scène Marie-Hélène Dupond et celle de Nöelle Renaude dans Une belle journée mis en scène par Jean-Paul Sermadiras. Lors de la saison 08/09, Catherine Rétoré joue le spectacle de Jacques Lassalle « parlez-moi d’amour » d’après deux nouvelles de Raymond Carver. Parallèlement, elle se consacre aussi à l’enseignement de la respiration au Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris et à l’École Supérieure d’Art Dramatique.
Françoise Tillard
Après des études de piano au Royal College of Music de Londres, Françoise Tillard commence sa carrière d’accompagnatrice au Mozarteum de Salzburg. Elle donne des concerts avec Christa Ludwig, Hanna Schaer, Donna Brown, Katia Ricciarelli, Walter Berry, Barbara Bonney, Franck Le Guérinel… et donne de nombreux concerts de musique de chambre avec le Trio Brentano qu’elle a fondé ainsi qu’avec le trio Fanny Hensel. En tant que chef de chant elle a été l’assistante de H. von Karajan, C. Abbado, S. Ozawa, D. Barenboïm, P. Steinberg… Elle a également travaillé avec H. Behrens, M. Price, J. Larmore… Elle a enseigné mélodies et lieder à l’Atelier lyrique de Lyon puis dans le cadre de la classe de répertoire qu’elle a fondée. Elle dirige un master de formation à l’art du récital à l’Université Paris III-Sorbonne nouvelle et est professeur d’accompagnement des Conservatoires de la Ville de Paris. Elle a écrit une biographie de la compositrice Fanny Hensel-Mendelssohn, travail qui lui valut un doctorat d’études germaniques. Elle a enregistré de nombreux disques notamment les oeuvres de Fanny Hensel-Mendelssohn et d’autres compositeurs qu’elle s’intéresse à faire découvrir ou redécouvrir: Alma Mahler, Joseph Kosma, Chabrier, Marie Jaëll, Pauline Viardot… Elle a reçu (avril 2005) le prix Gerald Moore, Orphée d’or du meilleur accompagnateur, décerné par l’Académie du Disque lyrique.
Philippe Catoire
Il reçoit sa formation auprès de René Simon et Antoine Vitez. Il rencontre Roger Mollien au Théâtre 13, Stuart Seide au Théâtre de Chaillot et au Théâtre 18 pendant une dizaine d’années. Il travaille avec Jean-Luc Bouté à La Comédie Française pour Don Juan de Molière. Depuis sept ans il participe à l’aventure de L’amour en toutes lettres. Il joue dans les spectacles de Christophe Lidon; dans Nathan le sage de Dominique Lurcel; et des rôles qui le touchent au plus près comme le Diable dans l’histoire du soldat de Ramuz et Stravinsky, le marquis dans Le legs de Marivaux, le gardien dans Le Gardien de Pinter, le juif dans Marie Tudor de Hugo …
Pierre Jacquemont
Simultanément à des études de lettres classiques, il reçoit une formation de comédien au Conservatoire du XVème puis avec Michel Bernardy et une formation musicale à l’École Normale de Musique. Il crée l’aventure des «Musicomédiens» avec l’île de Tulipata , suivront Il Signor Fagotto d’Offenbach, Le roi-Cerf de Gozzi, Comme il vous plaira de Shakespeare, Daphnis et Chloé d’Offenbach… Il met en scène Fantasio de Musset avec les musiques d’Offenbach, Les Innocentines de René de Obaldia, il produit et joue Le voyage de Mozart à Prague mis en scène par Nicolas Bataille. Il prend la direction du Théâtre de la Potinière avec la volonté artistique d’en faire un Théâtre Musical. Pendant cinq ans il suscite à la Pépinière Opéra l’éclosion de nouveaux talents, il invente le Music-Hall du lundi. Il ne quitte cependant jamais la scène et joue dans des mises en scène de Coline Serreau (Le salon d’été) et Jérôme Savary … Il dirige actuellement le Théâtre des 3 Pierrots à Saint-Cloud, il vient de mettre en scène et jouer Fantasmes de Demoiselles, le dernier texte de René de Obaldia.
Sources
Ce spectacle a été réalisé après l’écoute et la visualisation de documents de l’Institut National Audiovisuel et de la Bibliothèque Nationale de France, ainsi que la lecture de plusieurs ouvrages.
Parmi les témoignages, citons en particulier: le livre de Bruno de Monsaingeon «Mademoiselle» Édition Van de Velde, Doda Conrad «44 ans d’amitié avec Nadia Boulanger» Édition Buchet Chastel, Georges Steiner «Maîtres et disciples» Édition Gallimard, Léonard Bernstein «Une question sans réponse» Edition Robert Laffont, Igor Markevitch «Être et avoir été» Édition Gallimard, Igor Stravinsky «chroniques de ma vie » Edition Denoël, et l’interview de Jean-Michel Nectoux.