Ah les girafes !

Il suffit de replacer la mélodie dans son contexte poétique et de suivre les mots tels qu’ils ont été écrits pour tomber dans la fantaisie la plus complète, voire le délire surréaliste.

Les bêtes sont un prétexte à parler de nous autres humains.

Ce ne sera pas une affaire très sérieuse…

Cela se termine sur l’Opéra des Girafes, un inédit de Kosma-Prévert !

Les compositeurs
Kosma, Bouchot, Offenbach, Chabrier, Ravel, Fauré, Poulenc, Rosenthal, Satie, Sauguet, Vellones, Bizet, Bartok, Wiener…

 Les Poètes
Prévert, La Fontaine, Jules Renard, Edmond Rostand, Victor Hugo, Apollinaire, Baudelaire…

Ce bestiaire, qui a pour le moment la forme d’un concert TRES animé, a l’intention de se théâtraliser encore davantage sour la houlette d’Anne-Marie Gros.

Note d’intention d’Anne-Marie Gros, mise en espace à venir…

Si j’étais cornac, peut-être rêverais je de défiler sur l’encolure du plus remarquable éléphant d’Asie…

Si j’étais jockey, mon plus fin plaisir ne serait il pas de monter un pur Alezan… 
Et voilà qu’on me propose de mettre en scène les interprètes de ce bestiaire….!
 
Il est des artistes aguerris qui portent en eux des pans entiers de l’immense culture du Théâtre Musical. 
Rompus au répertoire complexe, acrobatique, vertigineux de certaines partitions, ne hiérarchisant jamais un genre musical à un autre, ils glissent d’une famille à l’autre, amusés de la particularité de celle-ci, intrigués par l’audace de celle-là. Ils prêtent leur souplesse (d’esprit, vocale et pianistique), leur malice, leur intelligence et finesse scéniques au travail d’interprétation musicale et textuelle. Ces mêmes artistes ont développé toute la palette du nuancier de leurs capteurs offrant une puissante présence en scène tissant ainsi des liens d’évidence entre les différents acteurs (public compris!). Ils en ont une préhension rare, intuitive et offre au spectateur d’en percevoir …la presque «animalité». Qui mieux qu’eux pouvaient évoquer leur sœur «l’autruche », leur frère «papillon» leurs cousins «tamanoir» «crapaud» «condrosthome» ou «bête à bon dieu» ! 
Comme le cygne mâle sait, un beau jour, qu’il est temps de préparer le nid ; comme le chat, par ses moustaches, perçoit l’imminence du
 danger ; comme le cheval, par les vibrations du sol, sent l’approche de l’orage, nos trois compères vont transmettre objectivement leur découverte et leur total émerveillement devant cet Arche animalier à un public troublé qu’on fasse appel, enfin, «au mystère vivant» qui est en lui.

Ils laisseront le spectateur être témoin des us et coutumes de la dite faune ! À lui de s’en faire une opinion, de la considérer comme captivante, harmonieuse ou totalement repoussante et d’être à l’écoute des résonances que sa simple évocation suscite en lui.

Diriger des artistes de cette trempe, c’est régler leurs antennes au plus juste… C’est trouver l’angle idéal de sorte que le gros bouton de bakélite place au mieux l’aiguille sur LE repère… pour que passe l’onde ! C’est faire le choix de la passerelle qui conduit l’œuvre du plateau jusqu’à l’auditoire.

Le jeu de ce bestiaire pourrait donc être, à mon sens, de renouer avec l’archaïsme de notre monde intérieur aussi simplement que nos artistes s’ancrent au plancher du théâtre pour y rejoindre leur racine.

Anne-Marie Gros

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